Comment les entreprises de médias danoises s'attaquent ensemble aux Big Tech

Published on 28 Jun 2021

Les entreprises médiatiques danoises se sont regroupées pour négocier collectivement le paiement des droits d'auteur auprès des grandes entreprises technologiques Facebook et Google. Le collectif comprend 30 entreprises médiatiques danoises et tiendra sa première assemblée générale ce vendredi. Si cette tactique réussit, elle pourrait servir d'inspiration à d'autres pays d'Europe.

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Pourquoi les entreprises de médias veulent-elles des paiements de droits d’auteur ?

Depuis une décennie, les entreprises de médias perdent des revenus, car les consommateurs consomment presque exclusivement du contenu numérique. La principale source de revenus des entreprises de médias était autrefois la publicité. Cependant, en ligne, une grande partie des revenus publicitaires revient aux grandes entreprises technologiques comme Facebook et Google. Les entreprises de médias ne tirent pas beaucoup de revenus des publicités diffusées sur leurs sites. Dans le même temps, Google et Facebook affichent le contenu de ces sites Web sur leurs plateformes sans offrir aucune sorte de compensation au créateur original. Par exemple, lorsque les utilisateurs partagent un lien vers un article sur Facebook, la plateforme affiche le titre de l'article et un extrait du contenu de l'article. Souvent, les utilisateurs consomment ces informations et ne prennent pas la peine de cliquer pour visiter le site Web. De cette façon, Facebook montre du contenu à ses utilisateurs, mais les créateurs de contenu original ne reçoivent aucune rémunération ni trafic. De même, les résultats de recherche Google montrent aux utilisateurs le contenu des sites Web sans rémunérer les médias qui ont créé ce contenu.

La directive européenne sur le droit d'auteur

En 2019, l'Union européenne a adopté la directive sur le droit d'auteur dans le marché unique numérique afin de protéger les publications de presse. L'objectif de la directive était de réduire l'écart entre les bénéfices réalisés par les plateformes Internet et les créateurs de contenu. La France a été le premier pays à interpréter et à mettre en œuvre la directive. Les entreprises de médias y ont négocié un cadre de rémunération avec Google Collective. Cependant, les conditions de paiement ont été négociées de manière bilatérale entre les créateurs de contenu et Google. Cette approche a divisé le secteur des médias français.

Quelles entreprises de médias danoises unissent leurs forces ?

Le collectif comprend la chaîne publique danoise DR, la chaîne privée TV2, les groupes de presse Berlingske et JP Politikens Hus, la start-up Internet Zetland et d’autres publications locales et spécialisées. L’éditeur de magazines Egmont ne fait pas partie du collectif. Cela montre qu’il est difficile de concilier les différents intérêts des entreprises de médias. Anders Krab-Johansen, directeur général de Berlingske, a commenté cette coopération en déclarant au Financial Times : « Dans la plupart des pays, Google ou Facebook négocient des accords particuliers avec une ou quelques entreprises de médias dominantes, qui fixent la norme et le marché doit suivre. Nous préférerions avoir un pouvoir de négociation collectif, ce qui nous donne une certaine taille. »[1]

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Source:

1. juin 2021, R. Milne, « Danish media club together to make US tech giants pay for news », Financial Times, [disponible en ligne] disponible sur : https://www.ft.com/content/c83d6b7f-ed19-4a90-a719-3bf4aedccdff [consulté en juin 2021]