Frances Haugen, une ancienne chef de produit qui a travaillé au sein de l'équipe d'intégrité civique de Facebook, a témoigné devant le Sénat américain. Dans son témoignage, Haugen a fustigé son ancien employeur et a déclaré que l'entreprise avait à plusieurs reprises et en toute connaissance de cause privilégié la croissance et le profit au détriment de la sécurité. Son témoignage intervient après qu'elle a divulgué plusieurs documents internes de Facebook qui ont suscité de vives réactions négatives à l'encontre de Facebook. Plus tôt dans la semaine, elle a révélé son identité en tant que dénonciatrice lors d'une interview de 60 minutes avec CBS.
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Ce que nous avons appris des documents divulgués
1) Les célébrités ne sont pas comme nous
Facebook a mis en place un système appelé XCheck ou cross-check. Ce système est censé examiner le contenu qui nécessite une attention particulière. Si Facebook détermine que le contenu est trompeur, provocateur ou incorrect, il peut le signaler ou même le supprimer. Cependant, des documents divulgués ont montré que certaines célébrités et personnalités politiques avaient des règles différentes concernant le contenu qu'elles étaient autorisées à publier. Dans un communiqué, Facebook a rejeté les critiques en déclarant que les documents divulgués et publiés par le Wall Street Journal s'appuyaient sur « des informations obsolètes rassemblées pour créer un récit qui passe sous silence le point le plus important : Facebook lui-même a identifié les problèmes liés au cross-check et s'est efforcé de les résoudre ».
2) Facebook n’a pas pris la traite des êtres humains au sérieux
Les documents divulgués ont également révélé que plusieurs employés avaient exprimé des inquiétudes quant au fait que la plateforme hébergeait plusieurs cartels de drogue et trafiquants d'êtres humains actifs sur la plateforme. Cependant, la réponse de l'entreprise à ces inquiétudes a été décrite comme faible. Bien que Facebook ait été parfaitement conscient du problème, il n'a pris que des mesures limitées. L'entreprise a été incitée à agir lorsqu'Apple a menacé de retirer ses produits de son App Store.
3) Facebook est en litige avec ses propres actionnaires
Un groupe d'actionnaires de Facebook a intenté une action en justice contre l'entreprise pour avoir payé 5 milliards de dollars à la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis pour le scandale des données de Cambridge Analytica. Les actionnaires affirment que l'amende payée était si élevée parce qu'elle visait à protéger Mark Zuckerberg de toute responsabilité personnelle.
4) Facebook sait que ce n'est pas bon pour les adolescents
La révélation qui a suscité la plus vive réaction contre l'entreprise est le fait qu'elle était au courant des effets d'Instagram sur les adolescents. Facebook a mené ses propres enquêtes pour en savoir plus sur les effets de sa plateforme sur les adolescents. Son propre sondage a révélé que 32 % des adolescentes se sentaient plus mal dans leur peau à cause d'Instagram. Malgré cette information, l'entreprise n'a pris aucune mesure. En fait, l'entreprise avait commencé à travailler sur un « Instagram pour les enfants ». Après la réaction négative, Facebook a mis ces projets en suspens.
Ce que Frances Haugen a dit dans son témoignage :
Hugen a témoigné avec force pendant quatre heures devant le Sénat. Elle a déclaré : « Je suis ici aujourd’hui parce que je crois que les produits de Facebook nuisent aux enfants, attisent la division et affaiblissent notre démocratie. Les dirigeants de l’entreprise savent comment rendre Facebook et Instagram plus sûrs, mais ils ne feront pas les changements nécessaires parce qu’ils ont fait passer leurs profits astronomiques avant les gens. Une action du Congrès est nécessaire. Ils ne résoudront pas cette crise sans votre aide. »
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